Bientôt sur vos écrans de cinéma : A feu doux (Familiar Touch)
Un portrait tout en nuances du grand âge : Triplement primée à la dernière Mostra de Venise, la réalisatrice américaine Sarah Friedland dresse dans A feu doux le portrait de Ruth, une octogénaire désorientée. Un film tout en nuances porté par une actrice exceptionnelle, à découvrir en salles à partir du 13 août.
Le film s'ouvre sur Ruth, qui, lentement, choisit avec soin sa tenue, ses bijoux : aujourd’hui, elle déjeune avec un homme. Mais le spectateur comprend très vite que cet homme n’est autre que son fils, qui l’emmène vivre à l’Ehpad qu’elle a elle-même choisi.
Car inéluctablement, la mémoire de Ruth s’efface et elle va devoir, tant bien que mal, embrasser cette nouvelle réalité.
Une histoire universelle, filmée de façon naturaliste et portée par l’incroyable Kathleen Chalfant. Actrice de théâtre, plutôt habituée au second rôle à l’écran, elle incarne une Ruth tout en nuances, magnifique d’humanité.
Au-delà de l’histoire de cette femme, des 1 001 émotions qui la traversent, le film donne aussi à voir l’importance du regard que les autres posent sur la vieillesse, la maladie.
De la petite-fille qui s’approprie déjà ses vêtements aux soignants, qui lui permettent de vivre aussi bien que possible, de rester utile malgré la maladie en passant par son fils désemparé, toutes les postures sont là.
Même s’il s’agit d’une maison de retraite médicalisée haut de gamme, où le personnel dispose de beaucoup de temps auprès des résidents, les moments de vie montrés par la réalisatrice sonnent justes : de l’atelier de réalité virtuelle (très en vogue aujourd’hui) aux anniversaires du mois fêtés dans le restaurant de l’établissement. Le film a d’ailleurs été tourné en collaboration avec les résidents et des professionnels d’une maison de retraite bien réelle.
Mais surtout, dans ce premier long-métrage subtil et délicat, Sarah Friedland raconte comment on peut continuer à vivre, rire, aimer, même en étant désorienté au point de ne plus reconnaître ses enfants. « Votre vérité et la nôtre sont un peu différentes. Et ce n’est pas grave », rassure son aide-soignante, Vanessa (Carolyn Michelle).
Un portrait magnifique, primé trois fois à la Mostra de Venise (Prix Luigi De Laurentiis pour la meilleure première œuvre, prix de la meilleure actrice, prix de la meilleure réalisatrice dans la section Orizzonti), mais aussi à Paris, où il vient de recevoir le prix du public du Champs Elysée Films Festival.
Sur vos écrans en Loire-Atlantique le 13 août 2025